mercredi 17 mars 2021

A Movie Moment : Les Chatouilles - Andréa Bescond & Éric Métayer



Résumé
:

Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner. Pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de « jouer aux chatouilles » ? Adulte, Odette danse sa colère, libère sa parole et embrasse la vie...

Date de sortie : 14 novembre 2018 (1h 43min)
Réalisateur : Andréa Bescond & Éric Métayer
Cast : Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac, Pierre Deladonchamps, Gregory Montel, Carole Franck, Gringe, Ariane Ascaride...
Genre : Drame
Nationalité : Française
Source : Allociné
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Avis Sweety :

Lorsque j’ai vu ce film, je suis sortie chamboulée et avec l’impression de m’être pris une droite sur le visage. Quoi de plus innocent que des « chatouilles » ? On a tous rit lorsqu’on en recevait ou même lorsqu’on en donnait. Mais ici, elles ont un tout autre écho.

Andréa Bescond, accompagnée de son mari à la ville Éric Métayer, réalise ici un film catharsis. En effet, elle parle de son expérience et d’ailleurs, c’est ce qui bouleverse le plus. Oui, on sait que cela existe mais le fait que cette histoire soit racontée par la personne concernée donne une dimension particulière.
Pendant tout le film, on est pris aux tripes car on peut ressentir sa souffrance, sa douleur et son mal-être. Pendant plus d’1h30, on souffre à ses côtés. On aimerait l’aider mais ce n’est pas possible.

Tout le long du film, on vit quelque chose d’intense, fort voire dérangeant car ce sujet est tabou. Cependant, malgré la difficulté du sujet, Bescond nous offre un petit bijou. Tout est bien fait que ce soit la mise en scène, le montage ou encore la formidable performance des acteurs (Bescond en tête). Il faut savoir que ce film est l’adaptation de la pièce de théâtre du même nom qu’il a fallu adapter aux codes du 7ème art. J’aurais aimé voir la pièce de théâtre. Une force incroyable devait s’en dégager. On l’aperçoit dans le film mais sur scène, les émotions sont décuplées et on ne peut pas refaire.

Pour retrouver cette force, le film utilise divers procédés comme un rythme saccadé, un peu en dents de scie qui colle parfaitement à l’état d’esprit, au psychologique de cette petite fille Odette. Avec ces procédés, on a l’impression de pouvoir mieux comprendre ce que ressent Odette (jeune ou adulte), de mieux comprendre ce destin et cette vie brisée. Tout ceci fait qu’on est comme paralysé par cette histoire.

Les acteurs sont également fabuleux. Il n’y a pas que Bescond qui rend ce film puissant. En effet, Pierre Delalongchamps interprète magistralement ce rôle de père de famille prédateur sexuel. Il joue avec beaucoup de réalisme. Dans le rôle de la mère dans le déni, on retrouve Karin Viard qui joue à la perfection ce rôle de composition plus que délicat.

Alors oui, le sujet de départ est difficile mais il est nécessaire qu’il ne soit plus tabou. L’approche faite dans ce film permet de commencer à nous ouvrir les yeux et surtout à prendre conscience que malheureusement, ça n’arrive pas qu’aux autres.

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